Fin janvier 2016, la majorité socialiste du département soumettait son budget 2016 au vote de l’Assemblée du Finistère. Entre différents rapports qui composaient ce budget, celui de fermer le collège de Kérichen figurait parmi les plus importants. Cette délibération se présentait comme étant issue d’une « concertation locale » et comme intégrant « certaines demandes liées […] à la continuité des parcours scolaires. » Comprendra qui veut.
Cependant, malgré toute la bonne volonté rédigée dans ce rapport, rien de tout cela n’a été suivi d’effet. Bien au contraire.
Une concertation en trompe-l’œil
Fin 2015, le Rassemblement pour Brest s’inquiétait d’une concertation qu’il qualifiait de « trompe-l’œil ». En résumé, cette concertation n’était qu’une opération de communication qui avait pour but de justifier toujours plus la fermeture du collège, ainsi que de préparer la suite. Aucune voix au chapitre n’a été proposée aux élus locaux ou aux associations de parents d’élèves pour envisager d’autres solutions, ni même d’autres méthodes.
Le 22 octobre, j’intervenais en Séance plénière dans ce sens :
L’examen des chiffres de la population collégienne sur le Département, sur Brest et sur le collège de Kérichen en l’occurrence nécessite certes de s’interroger et d’avoir une approche globale et pas uniquement comptable.
Quelles sont les raisons de ces évolutions à la baisse du nombre d’élèves ?
Quels sont et quels doivent être les moyens investis pour l’avenir de nos enfants ?
Peut-on y remédier, ou à tout le moins comment répartir différemment l’offre d’enseignement ?
Cela personne ne le conteste comme je crois d’ailleurs que personne ne conteste la nécessité d’une nouvelle sectorisation des collèges brestois. Ceci étant, cette réflexion doit prendre en compte tous les enjeux du constat, et notamment, celui consistant à refuser un recul de la qualité de l’enseignement et de l’accueil des élèves.
Ainsi, le cadre de la discussion autour de ce sujet est assez ouvert et les intervenants – personnels, usagers, citoyens, élus – sont disponibles pour une réflexion poussée et concertée permettant de déboucher sur une solution.
Malgré notre mobilisation aux côtés des parents d’élèves et associations de soutien à Kérichen, la fermeture du collège a été décidée par la majorité, puis soumise au vote le 29 janvier 2016. Le jour-même dans le Ouest-France, Lise Morand – professeure dans cet établissement – répondit :
Je pense que c’est une erreur sociale et politique et ça pourrait ne pas bien se passer.
Une fermeture maladroite
La fermeture du collège de Kérichen n’a hélas pas été plus délicate le jour J que la discussion ne le fut pendant les mois qui précédaient. Alors qu’il était question en janvier de « continuité des parcours scolaires », il n’a pas été offert aux élèves, six mois après le vote, la chance de dire simplement adieu à leur établissement, qui avait accueilli des générations de Brestois.
En effet, alors que quelques membres du personnel et certains élèves subsistaient dans le collège, les déménageurs ont commencé à vider l’établissement. En lieu et place de ce qui aurait dû être un défilé de souvenirs, certains élèves et quelques professeurs n’ont vu passer qu’un cortège de meubles.
En tant que Conseillère départementale du canton de Brest et Vice-Présidente de l’Alliance pour le Finistère en charge des Solidarités, je déplore que si peu de soin ait été apporté à la gestion de ce dossier sensible. La maladresse est excusable si elle n’est pas de mauvaise foi, mais il n’en reste pas moins qu’elle laisse derrière elle une impression amer d’incurie.