Le drame des flux migratoires pose la question de l’accueil des jeunes migrants. Lorsque des jeunes étrangers, isolés de tout lien familial, rejoignent notre pays, ils sont considérés comme « en danger » par l’Etat. De ce fait, ils entrent de plein droit dans les dispositifs de protection de l’enfance et sont pris en charge par les départements.
Les départements doivent héberger tous les jeunes migrants, en attendant de déterminer leur âge réel. Ce travail peut durer plusieurs mois selon les cas, et les services se retrouvent souvent débordés. Cet afflux et la complexité des situations personnelles et administratives créent des dynamiques néfastes dans les départements qui accumulent les retards. Certains départements deviennent attractifs pour les migrants et les réseaux de passeurs.
C’est la situation actuelle du Finistère : le Conseil départemental a mis toujours plus d’hébergements à disposition des jeunes alors que seuls 40% de ceux-ci étaient mineurs. L’affluence est telle que l’enveloppe annuelle prévue pour héberger ces jeunes est passée de 275 900 € en 2013 à 4,9 millions d’€ en 2015. En 2016, le coût de l’accueil des seuls mineurs s’élevait à 3,4 millions d’€, pour un coût total de 8,5 millions d’euros. Dans les mois qui viennent, la majorité socialiste devra débloquer des crédits supplémentaires.
Depuis 2013, l’Alliance affirme qu’une limite doit être posée à l’accueil de ces jeunes et préconise à l’exécutif de s’allier à d’autres départements pour négocier avec l’Etat. Fin août, le Président d’Ille-et-Vilaine a exprimé la même demande. Nous appelons la Présidente à se mobiliser sur cette question qu’il est devenu urgent de traiter et non de subir passivement.
Jocelyne Poitevin & Aline Chevaucher