La politique culturelle menée par le département mélange beaucoup de choses. Cela va du soutien aux associations d’anciens combattants, aux bibliothèques en passant par les arts visuels. Autant de sujets sur lesquels nous sommes d’accord.
Cependant, il contient aussi des budgets qui dérapent, pour financer des politiques avec lesquelles nous ne sommes pas du tout d’accord. C’est le cas du Centre national des phares des phares et balises pour lequel la majorité socialiste a ouvert une enveloppe budgétaire de 17 millions d’euros !
Ce dossier pour lequel nous avions exprimé le plus grand scepticisme paraît bien être hors de contrôle.
Mais revenons à l’enveloppe budgétaire : 17M€, pour quoi faire ?
D’un côté, il y a le musée des phares et balises à Ouessant. Ce musée a fêté ses 30 ans en 2018 et des études et travaux ont été lancés pour rénover ce musée. Sa conservation et son développement son utiles pour valoriser le patrimoine de notre département et pour s’assurer que l’île d’Ouessant soit attractive grâce, entre autre, à cet équipement départemental.
De l’autre, il y a la volonté de l’exécutif départemental de créer un centre national des phares à Brest pour compléter le musée des phares et balises. Outre le fait que ce projet n’est pas prioritaire, il risquerait fortement de nuire à la fréquentation du musée d’Ouessant… concentrons-nous toutefois sur l’aspect budgétaire pour l’instant.
Un budget qui dérape
Depuis le premier jour le budget alloué à cette opération ne cesse d’augmenter. Par exemple, ce n’est pas le projet le moins couteux qui a été retenu lors du jury composé pour retenir les projets d’architectes. Au départ, le projet avait été estimé à 5,64 M€ et 900 000 € étaient prévus pour les honoraires des architectes.
Sauf qu’aucune des dépenses prévues n’a été maîtrisée.
Lors du vote, c’est un second projet qui a été retenu par le jury, faisant monter la facture. Le nouveau projet coûtera finalement 6,36 M€ et les honoraires de l’équipe lauréate à ajouter à ce coût seront de 1,04 M€.
7,4 millions d’euros sont finalement prévus pour la seule création du centre national. Ce projet coûtera toutefois bien plus puisque d’autres dépenses seront nécessaires – en terme d’équipements, en terme de fonctionnement et en terme d’emplois – afin de permettre son ouverture au public…
Pour finir, ce centre national des phares sera payé plein pot par le contribuable Finistérien malgré son envergure « nationale ». L’Etat ne financera pas.
La culture avant le social ?
Autre budget symbolique qui suscite notre opposition est celui dédié à l’EPCC. Cet établissement chargé de la conservation de 5 sites finistériens (l’Abbaye de Daoulas, l’Abbaye du Relec, le Manoir de Kernault, le Château de Kerjean et le Domaine de Trévarez) engrange toutefois de lourdes dépenses dont la somme (3,8 millions d’euros) parait indécente face aux besoins sociaux des Finistériens.
Ces dépenses somptuaires sont d’autant plus scandaleuses que l’exécutif fait preuve d’un manque de sérieux dans la mise en œuvre des politiques obligatoires du Conseil départemental (notamment la gestion du RSA et l’insertion de ses bénéficiaires) dans le Finistère.