Ce vendredi se tenaient les assises de l’alimentation en Finistère. Leur ambition : donner un second souffle au projet alimentaire de territoire mis sur pied par la majorité socialiste vers la fin 2016. La finalité de ce « projet alimentaire » est d’articuler les demandes et les difficultés des consommateurs, des distributeurs et des producteurs sur le territoire du Finistère.
Toute la journée, des tables rondes et des ateliers thématiques ont été organisés pour essayer de comprendre « de quoi parle-t-on ? » lorsqu’on évoque la qualité pour les consommateurs ou encore « quelles attentes, quels besoins » soulèvent les questions alimentaires sur le territoire. Des interrogations peu pertinentes au regard des enjeux que recouvre l’alimentation.
Du reste, les échanges lors de ces assises de l’alimentation nous ont ramené quelques décennies en arrière. Les prises de paroles ont consisté à blâmer continuellement la grande distribution qui engrange tous les profits et à proposer la création d’un label « origine finistérienne contrôlée » pour aider le territoire…
Pendant ce temps, les Etats généraux de l’alimentation organisés par le Gouvernement il y a quelques jours ont amené à la signature d’une charte d’engagement pour encadrer les relations commerciales entre les acteurs de l’agroalimentaire (agriculteurs, les industriels et la grande distribution).
Après un an de vie, le projet alimentaire de territoire de l’exécutif est donc devenu un simple outil de communication, sans réelle portée politique, et qui passe à côté des priorités du Finistère. Pourtant, les vrais enjeux liés à l’alimentaire sont cruciaux pour notre territoire :
- comment s’assure-t-on que la charte d’engagement signée lors des Etats généraux (et qui est non contraignante !) soit bien mise en oeuvre dans le Finistère ?
- comment accompagne-t-on la transition des petites structures agricoles qui souffrent vers des coopératives plus solides ?
- comment favorise-t-on la recherche et l’innovation dans l’agroalimentaire ?
- comment soutient-on l’investissement dans l’innovation et la modernisation des entreprises agricoles et aquacoles pour aligner la France sur ses concurrents européens ?
- comment permet-on la coexistence des filières de production de masse avec des entreprises de production de proximité dans les domaines de la pêche et de l’agriculture en Finistère ?
Le Conseil départemental n’a pas toutes les compétences politiques pour répondre à ces questions. Mais les assises de l’alimentation doivent être un moment pendant lequel l’exécutif se pose la question suivante : Compte tenu des compétences qui sont les siennes, de quelles manières le département peut-il soutenir l’économie finistérienne ?